Libro
Derecho Electoral de Latinoamérica 177 ce ne sont pas moins de neuf scn1tins qui ont été conduits depuis 1995) ? Elles ont provoqué des modifications significatives dans le paysage institutionnel et politique et malgré les critiques dont elles font l'objet, elles sont devenues «incontournables» faisant partie de ces instirutions dont ne saurait se dispcnser un Etat de droit démocratique. Apres une vingtaine d'années de fonctionnement, elles sont devenues la cible de critiques. Leur existence n'est pas remise en cause mais elles appe1lent des révisions; des réfonnes sont proposées, des réajustetnents sont opérés, ouvrant de nouvelles perspectives dans leur utilité fonclionnelle et leur utilisation pour organiser et gérer les opérations électoralcs (cf. notrc contribution, «les structures de gestion des opérations électorales, quelles perspeetives en 2000 et dix ans apres ?», Chapitre 3, 3.2). 4 L'encaclretnent des opérations électorales Le dérouleinent régulier et transparent des élections ne dépcndent pas seulement de mécanismes et institutions, si bien pensées fussent-ils. Les opérations électorales ne sont pas simplernent victirnes de vices organisationnels, plus ou rnoins cachés: e1les souffrent de déficiences <lans leur enca<lrement et les modalités de sa définition. Les tensions obscrvées dans les pays a risque électoral provicnnent de plusicurs insuffisanees: Une pre1niere eoneerne la maitrise du temps électoral; on ne compte plus les scrutins organisés dans la précipitation qui résulte d'une impréparation générale et de retard considérables a toutes les étapes du chronogratn1ne: Ainsi en va-t-il del 'établissernent luí- tncme du chronogratnme, de la confcction des listes électoralcs, de la ,nise en place des insrirutions élecrorales et notamment des comrnissions électorales nationales et locales, des commandes des foumitures électorales; le déroulement des élections ne parvient pas a respecter les délais prévus par les textes, délais, il est vrai, souvent tres, lrop, brefs; leur non respect conduit ú des ilnpasses dont les acteurs ne peuvent sortir que par un consensus, souvent difficile a obtcnir. Sans approfondir les c..1-uses de ces carences et lenteurs, on devine le poids des considérations et des tactiques politiques, mais aussi de l' inadaptalion de certains délais, aux conditions socio-économiques et clitnatiques (pour les pays a saisons des pluies). 11 y a tout lieu de penser que les réformes visanl a rendre pennanenles et opérationnelles les instilutions électorales ainsi qu'une 1néthodologie consensuelle constituent un facteur de l'mnélioration de la gestion du chronogramme. Ces retards sont aussi dus a une insuffisance qui affecte les moyens nécessaires tant matériels, que logistiques, financiers et en ressources humaines. Le coüt des élections est considérable et tend á s'accroilre au fur et a mesure que sont définies des rnodalités plus perfonnantes pour assurcr la transparence électoralc; on l'a évoqué a propos de l'établissement des listes électorales et de leur informarisarion. La participation de la com1nunauté intemationale et de ses co1nposantes au financement de ces dépenses est une solution, en toute hy-pothese partielle, mais tme solution contestée dans la mesure oú elle concerne <les dépenses de souveraineté. La démocratie n'a pas de prix a-t-on coutumc de dire, 1nais elle a juste un coút, un coút électoral dont on ne peut faire abstraction au moment de la définition de l'encadrement juridique et institutionnel des élections
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