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Derecho Electoral de Latinoamérica 169 fondamentaux. Les analyses contemporaines de la démocratie a la suite d 'Habermas, n' en viennent - elles pas, lorsqu' elles s 'attachent a définir la démocratie, a privilégier le constitutionnalís1ne, la garantie des droíts, le respecl des procédures partícípalíves et le controle dujuge plutót que l'élection; si ces analyses ne remettent pasen cause l'électíon, quelque soít ses limites, dans un eadre démoeratique assuré, ne sont-elles pas susceptibles de donner des arguments dans d'autres contextes, a d'autres fins ? On ne saurait, non plus, oublier 1 ' influence de l'une des Ier;ons de l' his toire et notamment celle donnée par ces «appels au peuple» qui ne sont plus l"apanage du bonapartistne, l ' actualité en donne de nombreux exemples, avec ces révisons conslitulionnelles contraires sínon toujours a la lettre des texles 1nais aussi a resprit déinocratique qui les anirne, légiti1nées par l'organisation d'une consultation populaire plus proche d'un plébiscite que d'un référendum. Toutefois le suffrage universel n' est pas nécessaíretnenl el seulement un piege ou une arme conlre la démocralíe et le peuple, pour reprendre une fonnule de Philippe Braud; tout dépend des conditions de son exercice, des modalités de l'organísatíon et du dérouletnent des électíons et de leurs opérations 2 - Quoiqu ' il en soit, toute l'histoire de la démocratie, des démoeraties est faite d'efforts perpétuels,jamais aboutis pour faire face aux fraudes et manceuvres toujours renouvelées visant a altérer la sincérité des suffrages. Ni au Sud ni au Nord, il n'existe d'opérations électorales parfailes. Les épisodes et rebondíssements polilíco-judiciaíres des élections présidentielles ainéricaines de 2004 en sont un bon exe1nple et pour les pays du Sud, un commode contre-exemple dont certains se sont emparés comme arguments pour atténuer les ardeurs des experts du Nord et les exígences de leurs tennes de référence électorale. U y en a d 'autres co1n1ne en téinoigne la lecture des arrcts et jugcrnents en 1naticre éleetorale qui íllustrent a la foís l' imagínation des fraudeurs et la díffieulté fonda1nentale qu'il y a a organiser des élections pluralistes régulieres, confrontées a des obstacles qui ne sont toujours pas surmontés et a de nouveaux qui apparaissent. Ainsi, la doctrine, en France, souligne-t-elle «la particuliere co1nplexité» d ' un droit électoral, «produit ... d'un processus de sédirnentation saos que toujours les textes nouveaux s ' emboitenl parfailement dans les textes anciens», et d'ajouter «les absences voire les contradictions ne sont pas rares et plongent parfois le juge dans la perplexité>); un exemple en est donné avec les diffieultés d'interprétation de l'article 7 du code électoral íntroduít par la loi du 19 janvier 1995, pour savoir si la sanction autotnatíque de radiation pour cinq ans de la liste électorale (et les inéligibilités subséquentes) doit etre écartée si une sanction plus faible est expressément prononcée par le juge. 100 Sí les dífficultés concernent tous les pays, elles les affeclenl ú des degrés divers et avec des conséquences d' intensité variable: que11e que soit leur gravité, les tensions réelles occasionnées par les dysfonctionnements éleetoraux des démoeraties anciennes, stabílisées et tnetne, dira-t on «post-modernes», ont pu etre résolues, dans le cadre institutionncl, saos re1nettre en cause-sauf a la tnarge- les résultats ni le príncipe 1nétne 100 Jcan-Claudc Colliard, -préfacc, in Laurcnt Touyct et Yvcs Maric Douhlct, J ,c droit des élcctions, page VTTT, Economica).

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